J’avais lu “Les meurtres de Molly Southbourne” il y a bien longtemps, et je n’avais jamais pris le temps de me procurer sa suite : “La survie de Molly Southbourne”. Tade Thompson, auteur américain d’origine nigériane, avait raflé un bon paquet de prix littéraire avec la première novella de son cycle. La suite est-elle aussi efficace ?
# Attention aux éventuels spoilers ! #
On retrouve Molly, ou plutôt un de ses clones, directement après les événements du premier tome. Maintenant que la Molly originelle s’est donnée la mort, elle doit vivre par et pour elle-même, se trouver un but et un cadre de vie. Bien sûr, ça ne va pas se passer si facilement….
Cette seconde novella souffre d’un défaut majeur : celui de s’insérer entre un premier tome mené tambour battant et d’une redoutable efficacité scénaristique et l’ultime volet du cycle. Elle présente donc une intrigue de transition, pour préparer la fin de la série tout en sortant de l’histoire à concept et auto contenue du premier tome. La narration implacable des “Meurtres de Molly Southbourne” laisse la place à un récit délié et qui part dans plusieurs directions avant de se recentrer. A l’image de l’héroïne, vierge de toute expérience…. Et en pleine quête initiatique.
Tade Thompson ne livre pas forcément un mauvais récit pour autant. Portée par une écriture qui véhicule énormément de suspense dans une économie admirable de mots, “La Survie de Molly Southbourne” est un divertissement qualitatif. Aussi, l’univers est un peu plus creusé, avec des personnages secondaires tout en nuances de gris. Le dernier tiers du récit renoue avec un rythme effréné bienvenu, qui vient éprouver l’héroïne et rebattre les cartes avant le dernier volet de la série.
Tade Thompson est vraiment un auteur à suivre. Il propose une littérature de l’imaginaire originale qui bouscule les poncifs du genre. Décomplexée, maligne, assumée dans ses choix, la deuxième novella de la série prépare un final explosif, à lire dans “L’héritage de Molly Southbourne”, que je me suis empressé de commander chez mon libraire.
Édité en VF chez Le Bélial’ dans la collection Une Heure Lumière.
