Je n’ai encore jamais parlé d’un livre de Tade Thompson sur la page de “L’utopie Littéraire”. Un tord assurément, alors je répare la chose aujourd’hui avec “Les meurtres de Molly Southbourne”. La novella a raflé une quantité de prix, notamment le Julia Verlanger et le Grand Prix de l’imaginaire.

Molly grandit isolée dans une ferme, et son éducation diffère un brin de celle des autres enfants. Car Molly à une maladie des plus handicapantes : à chaque fois qu’elle saigne, des copies d’elles même se matérialisent et tentent de la tuer…

“Les meurtres de Molly Southbourne” est un texte coup de poing, et je mets au défi quiconque de ne pas l’engloutir d’une traite. Si l’intrigue horrifique rappelera certains classiques du genre, et si la fin se laisse rapidement deviner, c’est bien la gestion du rythme et l’économie de moyens de l’auteur qui tient en haleine le lecteur pour ne plus le lâcher. Le texte est court, mais le personnage de Molly est bien creusé, charismatique et fort malgré les traumatisme qu’elle a connu. Sa psychologie est travaillée et jamais simple à analyser, on sent là l’expérience de l’auteur, psychologue de métier. 

.L’interview de l’auteur insérée en fin d’ouvrage mentionne “Frankenstein” , et effectivement, au delà de l’action, j’ai compris la novella comme une confrontation avec un miroir, avec un double qu’on tient en horreur mais qui n’est finalement que le reflet de soi-même..

“Les meurtres de Molly Southbourne” est un récit franchement réussi, qui mêle l’horreur à une pincée d’anticipation. Si elle n’est pas à mettre entre toute les mains étant donné la violence de certaines scènes, la novella de Tade Thompson marquera les lecteurs qui se pencheront dessus.

Edité en VF dans l’excellente collection “Une Heure Lumiere” chez Le Bélial’. Une suite est déjà disponible également dans la même collection.