Commençons cette chronique comme il se doit, en souhaitant la bienvenue à Émilie Querbalec, une autrice francophone dont je parle pour la première fois ici ! Avec “Quitter les Monts d’Automne” (son second roman), on part sur une quête initiatique en plusieurs parties, aux tons bien différents.

Kaori est une jeune fille qui grandit sur la planète Tasai. Fille et petite fille de conteuse dans un monde qui a perdu l’usage de l’écriture, elle ne développe pas le don du Dit. Alors elle trouve une autre voie, jusqu’à ce que sa vie bascule, la mettant en danger et la forçant à fuir…

Le récit suit les canons de la quête initiatique, avec son héroïne partiellement amnésique, le déracinement, la construction d’une personnalité adulte forte à travers des rencontres bonnes et mauvaises… Toute la première partie du récit, au fort parfum d’Asie, est réussie dans son ambiance mais pêche un peu au niveau de l’histoire, Kaori étant ballottée de lieu en lieu sans avoir jamais prise sur son destin. Constat qui commence à s’atténuer dans une seconde partie de SF spatiale peut être plus classique mais efficace. Enfin, j’ai beaucoup aimé la fin et son message, même si certains rouages de la résolution de l’énigme sont un poil mécaniques.

Côté forme, Émilie Querbalec a soigné son récit. Facile à appréhender, son style d’écriture est visuel et accessible. Dans cette histoire qu’on peut couper en deux voire en trois parties distinctes, je retiendrai les débuts pour l’inspiration japonaise de Tasai que je retrouverais avec plaisir à l’avenir, tandis que sa capacité à mettre en branle son histoire permet de passer outre le classicisme de l’aventure dans les étoiles.

Le récit ne manque pas d’ambition, et, une fois la lecture terminée, on se dit que le contrat est rempli. Le livre plaira notamment aux lecteurs peu habitués à l’imaginaire et à la SF, tandis que les vieux briscards regretteront certaines facilités et la passivité de l’héroïne, sans que ce soit rédibitoire. Une proposition pleine de promesses, je lirai les autres livres de l’autrice !

Édité chez @albinmichelimaginaire