Attention, futur classique de l’imaginaire ! J’ai reçu une claque énorme en lisant “Mes vrais enfants” de Jo Walton. Uchronie légèrement fantastique, à la sensibilité folle et à la narration maligne, ce roman touchera tous les publics, passionnés d’imaginaire ou non. 

Patricia nait dans les années 20 en Angleterre. Femme dans une société où tous les combats féministes restent à mener, elle parvient à décrocher un diplôme à Oxford. Là, un choix se pose à elle : épouser ou non Mark, qui lui a demandé sa main.

De ce choix découlera deux vies. Deux futurs, deux existences, et deux mondes qui n’évoluent pas dans le même sens. Un monde en paix mais une existence bridée, pleine de douleur mais de joies tout aussi grandes, ou un monde dur et chaotique avec, au centre, un îlot de bienveillance et de lumière.

Avec “Mes vrais enfants”, Jo Walton balaye les grands tournants du XXe siècle, mais parle surtout de la petite histoire, celle de Patricia et de sa famille. Lutte pour les droits des femmes, cause gay, marches pour la paix, procès du nucléaire et de la guerre… Voilà pour les grands combats qui jalonnent le roman, comme autant d’étapes qui font diverger les deux vies parallèles du personnage.

Roman sensible sur la vie, la famille, la force de l’amitié et des causes justes, “Mes vrais enfants” est une totale réussite. Petite et grande histoire tissent des liens étonnants, l’uchronie toujours bien amenée et pertinente. Le récit est finalement une sorte de démonstration de l’effet papillon, à moins que ce ne soit l’histoire d’une femme, une parmi d’autres. Une lecture inoubliable, vivement la relecture !

Édité en poche chez Folio SF