Spartacus est une figure historique sur lequel peu d’écrits nous sont parvenus. Héros anti esclavagiste pour certains, figure de la lutte des classes pour d’autres, les auteurs des XVIIIe, XIXe et XXe siècles se sont emparés du personnage pour parler des problématiques de leur propre temps. Bien avant le film de Kubrick, James Leslie Mitchell livre sa version du gladiateur, en phase avec les mouvances politiques des prolétaires écossais des années 20.

“Spartacus” est une épopée antique, avec ses héros, son destin tragique et ses batailles. C’est un récit guerrier, à glaives tirés, riches en combats et en stratégie militaire. La plume de l’auteur, dans un style qui rappelle les textes anciens et la Bible, excelle dans ce genre. Bien sûr, on trouvera sûrement l’écriture froide et manquant d’empathie pour les personnages auxquels il est difficile de s’attacher. Mais ils ne sont que les instruments de l’auteur pour aborder des thématiques sociétales engagées.

Car le roman de James Leslie Mitchell parle de l’insurrection des masses asservies, du combat pour la liberté et de la recherche d’un système social plus juste. L’auteur transpose les ravages du capitalisme de son époque dans l’Antiquité, mais le propos politique transparaît entre les lignes. Le combat des esclaves rebelles est une cause perdue, leurs rêves d’une république juste et égalitariste se heurte à la réalité de leur condition, mais ces derniers ne baissent pas les bras. 

“Spartacus” est de ces romans dont on comprend la portée en la remettant dans son contexte. J’espère en livrer les éléments principaux dans cette critique. Parfois lourd dans le style, redondant dans les péripéties et froid dans son rapport aux personnages, le texte n’en reste pas moins une épopée formidable. Car la destinée de Spartacus est aussi spectaculaire que tragique. A lire.

Édité dans une nouvelle traduction chez les éditions Callidor


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