David Bry a fait sensation avec son dernier roman “Le chant des Géants”. Ce dernier a remporté le Prix Elbalkin 2022 dans la catégorie “Meilleur roman de fantasy francophone”. N’ayant jamais lu cet auteur, la sortie en poche de ce texte primé est l’occasion idéale d’en découvrir la plume et le style. Amateurs d’épopées celtes, cette critique est faite pour vous !

Bran et Ianto sont les deux princes d’un roi de l’île d’Oestan. Si différents mais si proches tout d’abord, jusqu’à une fracture grandissante, tandis que le fracas de la guerre se rapproche et qu’une brume maléfique grignote petit à petit le royaume insulaire…

David Bry a bien peaufiné sa recette : “Le chant des Géants” s’appuie sur un travail réussi des ambiances celtes, riches de légendes qui ici prennent en partie vie. Les complots politiques, façon “guerre des trois royaumes” sont bien troussés et efficaces dans le sens où les rebondissements sont réguliers. Enfin, les scènes de combats, assez nombreuses mine de rien, sont dynamiques même si l’écriture hachée en paragraphes d’une seule ligne gênent la lecture par moment.

Si l’intrigue politique est de qualité et le rythme enlevé du début à la fin, le point faible du récit se trouve dans l’histoire d’amour entre Sile et Bran. Non seulement elle cumule pas mal de clichés, mais en plus elles font de Sile un personnage en contradiction avec ses valeurs à plusieurs moments. En revanche, la fin est particulièrement réussie. Son caractère tragique et les dernières lignes du récit sont vraiment très satisfaisants, avec ce parfum doux-amer que j’apprécie en fantasy.

“Le chant des Géants” est un très bon roman de fantasy porté par le souffle et la plume de David Bry, l’auteur français coup de cœur des Imaginales 2019. Un folklore riche, des complots, des batailles et de grands sentiments : voilà une proposition que tout amateur de fantasy épique saura apprécier. 

Édité en poche chez Pocket Imaginaire.