Atteint d’une boulimie de lecture depuis quelques semaines, j’en profite pour relire un des cycles majeurs de la fantasy américaine : “Les aventuriers de la mer”, de Robin Hobb. Publiée entre la première et la deuxième époque de “L’assassin Royal”, le cycle maritime s’inscrit dans le même univers et un personnage majeur apparaît dans les deux séries. En revanche, on peut tout à fait envisager la lecture des “Aventuriers de la mer” sans trop avoir en tête la série phare de Robin Hobb.

Althea Vestrit est matelot sur la vivenef de son père. Le bateau magique est l’héritage de sa famille et un privilège réservé aux Premiers Marchands de Terrilville. A la mort de son père, elle se voit dépossédée de la vivenef au profit de son beau-frère. En parallèle, le capitaine Kennit aspire à une grande destinée : devenir roi des pirates.

Robin Hobb change de ton dans “Les aventuriers de la mer”, avec des personnages plus âgés et en nuances de gris. Si c’est bien un roman d’apprentissage, Althea n’est pas toujours le personnage le plus attachant qui soit. Kennit, quant à lui, est difficile à aimer notamment du fait de sa relation aux femmes. Bref, le souffle de l’aventure porte la lecture, riche en voyages et en rencontres, mais n’atteint pas, selon moi, la portée émotionnelle, universelle et profondément humaine de “L’assassin Royal”. La faute, sûrement, à la narration chorale à la troisième personne, forcément plus détachée. 

La plume de Robin Hobb est toujours aussi fluide et agréable à lire. Loin des Six Duchés, elle développe son univers, nous fait vivre certains événements qui servaient de toile de fond à sa série phare. Pour les fans de l’autrice, la lecture des “Aventuriers de la mer” est une évidence. S’il y a bel et bien quelques longueurs, les 900 pages sont goulûment parcourues, avec le sentiment que tous les éléments sont en place pour lancer le récit dans les deux intégrales suivantes.

Cette relecture, si elle confirme ma préférence pour le cycle de “L’assassin Royal” (qui est une véritable madeleine de Proust !), est un vrai plaisir. Évasion, aventure, navires et embruns… Souquez ferme jusqu’à votre librairie si ce classique de la fantasy anglophone manque à votre bibliothèque. Pour ma part, j’enchaîne avec la suite !