Jo Walton est une autrice d’imaginaire formidable. Ses romans sont tour à tour intimistes, singuliers, tristes et drôles. Elle mêle notre monde à ceux qu’elle invente, met beaucoup d’elle même dans ses livres et explore les possibilités d’un genre qu’elle participe à renouveler à chaque parution. “Ou ce que vous voudrez” est aussi bizarre que son titre et ne pourra pas laisser indifférent.

Sylvia est autrice, elle a 73 ans, et elle vit entre le Canada et Florence, qu’elle aime plus que tout. Elle écrit son dernier roman, qui se passe dans une Florence fictive figée à l’époque de la Renaissance. Une intrigue dirigée par un narrateur très spécial : l’âme qui animait tous les personnages de ses romans précédents…

Déclaration d’amour aux littératures de l’imaginaire à l’instar de “Morwenna”, “Ou ce que vous voudrez” est également le témoignage d’une fascination pour l’art florentin de la Renaissance. En ajoutant la narration fortement métaphysique sur l’écriture et le métier d’auteur, on pourrait se dire que le roman explore trop de pistes et finit par déboussoler son lecteur. C’est peut être vrai en le prenant comme un livre unitaire. Mais plus que toute œuvre de Jo Walton par le passé, “Ou ce que vous voudrez” est un roman-somme des propos déjà entre aperçus de près ou de loin dans sa bibliographie, et ici restitués sous une forme tellement originale qu’on peinera à lui trouver des équivalents. 

Car si le roman semble tisser des intrigues irréconciliables, il sait se montrer tour à tour léger, emballant, glaçant ou encore professoral. C’est un exercice de style périlleux et on ne peut que reconnaître son talent tout en regrettant telle ou telle partie de ce roman protéiforme selon ce qu’on espéraient y trouver. 

En fait, le propos est ailleurs. Avec “Ou ce que vous voudrez”, Jo Walton convoque Shakespeare, la science fiction, sa passion pour Florence ou encore sa vision de l’acte créatif d’une œuvre artistique pour écrire un roman qui synthétise ce qui l’anime et la pousse à écrire. Une mise à nue singulière dans la forme qui ouvre une porte sur la personnalité de l’autrice galloise.

Édité en poche chez Folio Fantasy.

Pour poursuivre la découverte de la bibliographie de Jo Walton, vous pouvez également retrouver ma critique de :


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