David Gemmell a beau être parti trop tôt, il a laissé derrière lui une longue bibliographie qui compte plusieurs cycles mais également quelques romans isolés. Parmi les moins connus de ceux-ci figure “Renégats”. Représentatif du style d’un auteur connu pour son penchant pour l’action et les personnages bien campés, il n’a pourtant pas très bien vieilli.
Les Chevaliers de la Gabala étaient neuf. Ils rendaient la justice et protégeaient le peuple. Mais huit d’entre eux ont disparu lors d’un combat aux enfers, le dernier est un couard qui avait fui face au danger. Une menace grandit, le roi cherche à éradiquer les minorités et la rébellion s’organise en pleine forêt…
Si l’auteur britannique parvient généralement à inventer des histoires hautes en couleurs, c’est généralement en utilisant les mêmes ficelles roman après roman. C’est le cas aussi ici, on peut dire que les vieux pots font les meilleures confitures. Néanmoins, le cadre forestier du livre le rapproche fortement de “L’étoile du Matin”, que j’ai trouvé meilleur. Ici, les clichés de la fantasy à l’ancienne ne sont que trop rarement remis en question, l’écriture des personnages féminins est particulièrement pataude et l’absence de descriptions (même selon les standards de Gemmell) rend difficile de se figurer le cadre du récit.
Reste les moments de bravoure, la quête initiatique d’un jeune sorcier, le chemin de repentance de brigands aux grands coeurs, et la noblesse de gens du commun qui dépassent le destin auquel ils étaient assigné. Du Gemmell qu’on lit goulûment, comme un plaisir coupable un brin régressif.
“Renégats” est un récit que je qualifierais de mineur dans la bibliographie d’une des figures les plus populaires de l’heroic fantasy au début des années 2000. C’est une lecture facile, rythmée, pleine d’action mais dont on identifie rapidement les points faibles, et donc les limites. Reste que l’enthousiasme de l’auteur est palpable, sa recette est au point et c’est un bon moment de lecture coupable à intercaler entre deux textes plus ambitieux.
Édité aux éditions Mnémos.
