Les “planet operas” sont probablement mes histoires de science fiction préférées. Découvrir en même temps que les personnages un monde totalement nouveau et lointain, avec sa faune, sa flore et ses peuples est source d’un dépaysement comme seule les littératures de l’imaginaire le permettent. La sortie de “Les nomades du fer” d’Eleanor Arnason est donc une excellente initiative !

Lixia est anthropologue. Elle est envoyée sur une planète pour observer sans interférer avec les populations locales. Sa rencontre avec Nia, une femme autochtone ostracisée après avoir bafoué les coutumes de son peuple, sera sa guide auprès de ces êtres douées de pensée, bipède, tribaux et à fourrure.

La quatrième de couverture fait le parallèle entre ce roman et l’oeuvre d’Ursula le Guin. Je partage tout à fait ce rapprochement. Le lecteur est immergé sur cette planète aux côtés de Lixia. En plus des modes de vie, codes moraux et coutumes sociales, on découvre également les rites, mythes et croyances du peuple à fourrure. C’est un beau voyage sur cette planète restée à l’ère pré industrielle, où hommes et femmes vivent séparés, sans connaître ni guerre ni violence de masse, dans un environnement sain et préservé, quoique dangereux.

Le récit n’est pas une utopie, ce n’est pas non plus une réécriture du mythe du bon sauvage. Eleanor Arnason pose des réflexions nuancées sur l’absence de progrès, les tabous et le manque de curiosité pour le changement. Pour autant, le discours sur l’espèce humaine, exploratrice et destructrice de sa planète d’origine, n’est pas non plus tranché. Il y a des débats entre humains sur l’interventionnisme dont ils doivent (ou pas) faire preuve sur place.

“Les nomades du fer” est un copieux roman initialement publié en 1991, lauréat des prix Mythopoeic et James Triptee Jr, qui depaysera le lecteur curieux. Exercice d’anthropologie voire d’ethnographie fictif, le roman fait preuve de beaucoup de sensibilité pour aborder une expérience de premier contact avec une espère extraterrestre avancée. Un beau voyage !

Édité en VF aux éditions Argyll


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