Je n’ai pas gardé énormément de souvenirs du “Livre de M”, le premier roman de Peng Shepherd. Pourtant, l’annonce de la localisation en français de son second récit, “Les Cartographes”, a suscité mon attention par son thème pour le moins rafraîchissant et sa très belle couverture signée Timothée Mathelin. Bienvenue dans le monde de la cartographie, et les mystères bien cachés dans nos bonnes vieilles cartes !
Nell est la fille du directeur du département des cartes de la bibliothèque de New-York. Promise à une grande carrière dans les pas de son père, elle est finalement licenciée à grand bruit alors qu’elle avait déniché une carte d’apparence banale. Les erreurs de cartographie sont elles parfois volontaires ? Et que cachent ses réalités alternatives ?
On est clairement face à un thriller. Après un début rappelant énormément “Da Vinci Code”, version carte Michelin, l’intrigue prend son envol et maintient un rythme effréné, avec son lot d’action, de révélations et d’instants tragiques, jusqu’à un final très satisfaisant. Oui, on se doute parfois de la tournure que prendra l’histoire, mais rien qui ne puisse arrêter la boulimie de lecture.
Car “Les Cartographes” coche de nombreuses cases. En exploitant un milieu d’étude scientifique méconnu, il amène une fraicheur au genre de l’imaginaire. En dotant le cartographe d’un pouvoir sur la réalité, il crée une sorte de magie unique en son genre et jamais lue ailleurs. En proposant enfin une histoire de famille et d’amitié aussi bouillonnante qu’explosive, il dote son récit de personnages attachants et bien caractérisés. Un cocktail qui fonctionne à merveille.
Lecture haletante que ce second roman de Peng Shepherd ! Abouti, palpitant et bien troussé, “Les Cartographes” est la petite bombe du printemps. Une histoire qui embarquera les lecteurs d’imaginaire, mais aussi les autres qui auront la curiosité de s’y intéresser, dans une plongée fantastique (au sens propre comme au figuré) dans le milieu de la cartographie.
Edité en VF chez Albin Michel Imaginaire
