Le cadre nébuleux du conte, les éclats de l’épopée et l’intime du roman psychologique tout à la fois. Voilà la recette de “L’âme du chien”, premier roman d’Antoine Ducharme, tout jeune auteur plein de promesses que le label Mu a la bonne idée de défendre pour ce mois de l’imaginaire. 

Le cavalier aux poings de colère a conquis le monde par la guerre. Mais le grand empire lui résiste, et l’oracle lui annonce devoir trouver un champion à l’âme de chien pour l’emporter….

Cest un récit guerrier, une histoire de conquêtes, de batailles, de tués au combat et de grands héros. Mais c’est aussi un roman pacifiste, qui vient dénoncer la guerre et son absurdité. La violence attise la violence et fait des soldats moins que des hommes, tandis qu’existe un autre chemin, celui de la paix. L’auteur s’attache également à questionner la notion de destin via la figure de l’oracle, et du coup celle du libre arbitre qui vient s’y opposer. 

Sur la forme, le texte est court et c’est, à mon sens et comme je le dis à chaque fois, fort judicieux pour un premier roman. Une poignée de personnages, une idée centrale et un parti pris d’écriture sont tout ce qu’il faut pour une bonne histoire. Ici, d’ailleurs, le style se fait remarquer : très littéraire, poétique même, il témoigne du potentiel d’Antoine Ducharme en tant qu’auteur et donne envie de suivre sa progression à l’avenir. J’ai eu plus de mal avec les inter-chapitres assez nébuleux pendant un bon tiers du récit. La deuxième lecture de ces passages, après avoir refermé le roman, est d’ailleurs intéressante pour en saisir le sens.

“L’âme du chien” est un texte court qui est, comme chaque première parution d’un nouvel écrivain, un petit événement en soi. A l’exercice de style, Antoine Ducharme y associe une réflexion quasi philosophique sur la guerre. Une thématique malheureusement bien actuelle. Une belle découverte !

Edité au label Mü des éditions Mnémos

Lecture dans le cadre d’un service presse 


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