Auriane Velten fait son entrée dans le petit microcosme des littératures de l’imaginaire francophones. Son premier roman “After®”, est une vraie réussite, et témoigne d’une maturité surprenante pour cette jeune plume pleine de promesses.
Les humains d’après le Cataclysme vivent en paix au pied d’un baobab. Leur vie est régie par le Dogme, qui leur impose humilité, politesse et égalité parfaite entre eux. Mais Cami veut comprendre. Il part, avec l’aval du Conseil et accompagné de Paule, pour les terres inconnues…
“After®” est un roman d’apprentissage : Cami et Paule sont deux personnages très différents mais tous deux vont se découvrir et s’accomplir à travers leur quête de vérité et de réponses dans les vestiges du monde d’avant. Mais au-delà de ça, Auriane Velten joue avec les lignes et amène, l’air de rien, un twist inattendu au tiers du livre qui change tout (et dont il est impossible de parler sans gâcher la surprise, mais croyez-moi, c’est à partir d’une certaine révélation que le récit prend son envol). De roman agréable, nous voilà dans une fable sur le transhumanisme, l’art, la science, le progrès, l’arrogance face à la nature et les espèces qui la peuplent.
Le récit est plutôt court, et pourtant, tout y est en terme d’intrigue, volontairement simple et claire, et un nombre de personnages réduit. Pour un premier roman, c’est ce qu’il fallait et l’autrice reste en maîtrise de son propos tout du long. Sa plume est des plus agréables. Pas de lourdeur, des qualités certaines de conteuse et beaucoup de sensibilité vis-à-vis des personnages auxquels on s’attache vite, malgré leur trajectoires prévisibles.
“After®” est un excellent premier roman. Auriane Velten n’a péché ni d’excès de facilité ni d’excès d’ambition. Sa vision d’un après-cataclysme, toute en modestie, est le terreau idéal pour développer ses idées certes toutes vues ailleurs, mais traitées avec une délicatesse qui fait refermer le roman, après la dernière page, pour applaudir des deux mains.
Édité aux éditions Mnémos (et depuis en poche chez Le Livre de Poche Imaginaire).
