Claire Duvivier est une nouvelle auteure, avec son premier roman “Un long voyage” en bonne position dans la section coup de coeur des librairies. Bien qu’elle soit familière du milieu via son métier d’éditeur, il y a toujours de la curiosité à découvrir une nouvelle plume. Surtout quand le résultat est bon !
Liesse est sous le coup d’un tabou, qui le rend paria aux yeux de son peuple insulaire. Vendu comme esclave à l’antenne locale de l’Empire en dépit de la loi d’abolition, il grandit dans ce monde de fonctionnaires et d’agents administratifs. Il secondera Malvine, à la destinée prometteuse, et explorera le monde.
“Un long voyage” est un roman de fantasy atypique. Sur la forme tout d’abord, avec cette chronique écrite comme une très longue lettre ou une autobiographie du personnage principal. Sur le fond ensuite, en proposant un récit posé et intimiste, bien loin des clichés du genre. J’ai trouvé beaucoup de maturité à l’ensemble.
Si le roman vient toquer à la porte de mes coups de coeur personnels, c’est pour cette intrigue à hauteur d’homme qui n’est pas sans rappeler le début de l’Assassin Royal de Robin Hobb (jeune garçon qui grandit dans un milieu d’adulte avant d’en devenir un homme-lige). Côté univers, l’Empire semble bien maritime, l’archipel également et c’est Terremer que cela m’évoque. Claire Duvivier partage avec le Guin cet intérêt pour les traditions et croyances des peuples qu’elle imagine, ce qui leur donne une vraie consistance.
Premier roman sensible et relativement court, “Un long voyage” dévoile une galerie de personnages et une intrigue bien loin des poncifs de la fantasy. Modeste par sa taille mais excellent dans sa finition, ce premier écrit publié de Claire Duvivier est une vraie réussite.
A retrouver aux éditions Les Forges de Vulcain (et en poche depuis aux éditions du Livre de Poche Imaginaire).
